Qui d’entre vous n’a jamais entendu parlé de l’intelligence émotionnelle ?
Ce nouveau concept, qui date d’une vingtaine d’années, connait de plus en plus de succès et constitue une nouvelle approche qui présente beaucoup d’intérêt, en particulier dans le domaine du travail.
Car l’intelligence émotionnelle aide à mieux comprendre, aider, définir les besoins des personnes, des équipes et à instaurer de meilleures relations en lien avec la capacité à décoder et gérer les émotions.
Elle complète l’intelligence analytique qui n’est plus maintenant « la » référence unique pour la réussite.
Il est bon de se rappeler que, pendant des années, LE critère absolu pour évaluer l’intelligence des personnes était ce qu’on appelle le QI : Quotient Intellectuel. Il n’y avait que cette référence pour définir d’où venait la réussite sociale, professionnelle et même sentimentale.
Mais, dans les années 1990, Peter Salovey et John Mayer, de l’Université du New Hampshire, ont officiellement introduit le terme d’intelligence émotionnelle qui « réfère à la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes. »
Ces 2 termes associés : intelligence et émotion, pouvaient passer pour un paradoxe car l’opinion générale, concernant les émotions, était plutôt négative depuis des siècles !
Les émotions inspiraient de la méfiance, de la suspicion, pour ne pas dire du refus, car associées à des réactions excessives, de l’excitation extrême, de l’agitation inadéquate, voire des désordres mentaux.
Heureusement, Daniel Goleman, psychologue et journaliste, publie, en 1995, le livre intitulé : « Emotionnal Intelligence », qui va populariser le concept de l’intelligence émotionnelle dans le grand public.
Et depuis, ce concept a largement été répandu car porteur d’effets positifs et bénéfiques, en particulier dans le monde du travail.
Comment définir l’Intelligence émotionnelle de façon plus exacte ?
La définition qui renvoie le mieux, actuellement, à ce que représente le QE serait : « un ensemble spécifique de capacités liées à la reconnaissance et à la gestion des émotions. »
Le QE : quotient émotionnel, étant perçu comme représentant tout ce que le QI ne peut pas mesurer comme : la motivation, la confiance, l’optimisme, etc…
Un atout important !
Il est très important de réaliser l’impact de l’IE dans nos vies.
Selon Daniel Goleman, le quotient intellectuel (QI) ne représente que 20% (!) parmi les facteurs de réussite dans la vie.
Dans 70% des cas, des personnes au QI moyen mais ayant un bon QE se montrent plus performantes que d’autres au QI plus élevé.
Le QI n’est plus considéré comme l’unique cause du succès.
Une personne ayant su développer son QE sera mieux « outillée » pour réussir sa vie.
Aujourd’hui, ces décennies de recherches désignent l’intelligence émotionnelle comme le facteur critique différenciant les meilleurs éléments de la majorité.
Le lien de causalité est si net que 90% des personnes les plus performantes ont un quotient émotionnel élevé.
Alors pourquoi s’en priver ?
D’autant que, et c’est la bonne nouvelle, chacun peut améliorer son QE !
Mais avant de voir comment développer son intelligence émotionnelle, je voudrais vous en partager ses caractéristiques. Cela vous permettra de mieux comprendre ce qu’elle est, afin de mieux vous l’approprier.
Les 4 composants de l’Intelligence Émotionnelle
Le modèle de Goleman et de ses collègues propose 4 grandes sphères de l’intelligence émotionnelle :
1. La conscience de soi ou la capacité à reconnaître ses émotions.
Il existe 4 émotions de base : la peur, la colère, la tristesse et la joie. Chacune peut se décliner de maintes manières selon son intensité, son énergie, sa manifestation : psychique, physiologique ?
Par exemple, ce sont parfois les signes du corps qui indiquent la présence d’une émotion qui serait autrement passée plus ou moins inaperçue.
Il est utile alors de se demander :
Est-ce que je ressens est agréable ou désagréable ?
Quelle est son intensité au niveau de l’énergie ?
Cela vous permettra de mieux cerner les émotions ressentis.
Par exemple : si vous pouvez évaluer votre taux d’énergie et de plaisir, vous saurez mieux qualifier votre émotion en vous basant sur ce tableau.
2. La maîtrise de soi
Elle consiste à comprendre et maîtriser ses émotions et impulsions, à reconnaître leur influence et à les utiliser pour guider nos décisions.
Elle permet de s’adapter à l’évolution de la situation.
Elle facilite, après avoir compris ses émotions, à les maîtriser et les contrôler.
Par exemple, si je ressens de la colère, la comprendre me permettra d’en trouver la cause : frustration, objectif non atteint, manque de respect, injustice, … et d’agir en conséquence, comme demander des changements dans le système.
Si c’est de la tristesse, c’est souvent dû à un manque : personne, animal, perte d’un objet, d’une création, …
Cette maîtrise des émotions nécessite plusieurs étapes :
- Se demander : « Pourquoi est-ce que je me sens ainsi ? »
Qu’est-ce qui s’est passé avant, ce matin, hier qui pourrait être en lien avec mon émotion ?
Qu’est-ce que je faisais, pensais, vivais à ce moment là ?
Se questionner ainsi permet souvent de retrouver le déclencheur de l’émotion
- Mettre des mots dessus, trouver le mot juste, précis.
Par exemple, ces 3 mots : être calme, détendu et zen, ne renvoient au même ressenti.
Être plus spécifique permet de donner toute sa dimension à l’émotion et mieux nous servir.
- Exprimer l’émotion
Il est important de réaliser que tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime !
Donc, si vous ne nommez pas vos émotions à un moment ou un autre, elles vont se cumuler.
Jusqu’au moment où vous allez « exploser » de colère, de chagrin, d’anxiété, …
- Les gérer
Que l’on choisisse ou non de les exprimer, les émotions ont un impact sur nous. Les gérer permet de les traiter de manière appropriées et adaptées au contexte.
Je me souviendrais toujours du moment où j’ai reçu mon diplôme de psychothérapeute après 8 années passées à étudier ce métier.
J’ai exprimé mes remerciements aux membres du jury avec un grand sourire et en étant très calme, dans la maîtrise de moi.
Par contre, le soir même avec mes amis, je me suis laissé aller à mes émotions de plaisir et de fierté et j’ai fêté, dansé, chanté !
3. L’empathie ou conscience des autres
C’est cette capacité à détecter et à comprendre les émotions d’autrui et à y réagir. Elle permet notamment de prendre certaines décisions en tenant compte des émotions d’autrui.
J’imagine que vous avez déjà dit à un proche : « Comment te sens-tu ? Ça n’a pas l’air d’aller aujourd’hui ? » lui permettant ainsi de parler de son souci, sa préoccupation, son mal-être. Et vous, de pouvoir lui offrir le conseil, le réconfort, l’écoute dont il a besoin.
4. La gestion des relations
Elle permet de construire des liens sociaux, des relations avec les autres, et de les faire perdurer.
Cela correspond à la capacité à inspirer et à influencer les autres tout en favorisant leur développement et à gérer les conflits (Goleman, 1998).
Goleman inclut un ensemble de compétences émotionnelles correspondant à chacun de ces concepts.
Ce ne sont pas des talents innés, mais plutôt des capacités apprises qu’il faut développer et perfectionner.
4 étapes pour développer son Intelligence Émotionnelle
Plusieurs éléments vont caractériser les personnes ayant une IE développée.
Et chacun peut être travailler, développer, acquis.
1. L’ouverture d’esprit
Afin de pouvoir écouter, accepter les autres, sans émettre un jugement à la hâte et un rejet.
C’est ce qui permet de donner de meilleurs conseils et d’aider les autres plus rapidement.
2. L’écoute
Pas seulement entendre … Être vraiment centré sur la personne, attentif, sans chercher à interpréter ou à trouver des contre arguments.
Mais bien en tentant de saisir ce que la personne dit quand elle dit ce qu’elle dit.
3. L’affirmation de soi
Ou l’art de savoir dire non, de se positionner au risque de déplaire, se faire plaisir, mettre de la distance avec le négatif (personne comme situation), poser des limites…
Bien sûr, tout cela avec tact et diplomatie mais de manière ferme, cohérente et alignée.
4. La responsabilité
Reconnaître sa responsabilité, assumer ses bévues, admettre ses erreurs, s’excuser, savoir reconnaître ses torts… Autant d’atouts que va posséder la personne ayant un bon QE.
Les freins à l’Intelligence Émotionnelle
Il existe plusieurs comportements qui vont à l’encontre de l’IE.
En voici quelques-uns que je vous livre afin de vous conscientiser :
- Être dévalorisant vis-à-vis de soi-même
Se dénigrer, se juger négativement, ressasser ses erreurs, sont autant de poisons de l’esprit qui n’aident pas à prendre du recul et à juger sainement des situations.
C’est un réflexe trop répandu qui ne permet pas d’apprendre de ses expériences et ainsi de mieux y répondre.
- Être trop gentil ou pas assez
Chercher à plaire à tout prix (en ne se respectant pas) ou ne pas tenir compte de l’autre et de son ressenti (et ainsi, ne pas le respecter), dans un cas comme dans l’autre, ces attitudes sont néfastes.
Elles ne permettent pas d’établir des relations réciproques, saines et équilibrées. Or un des aspects de l’IE, c’est la gestion des relations.
- Être susceptible
Réagir fortement à chaque remarque, plaisanterie ou critique dénote d’un manque d’assurance et de confiance en soi.
Lorsque nous avons une bonne IE, l’humour, l’autodérision, la capacité d’adaptation seront disponibles et nous permettront de faire la différence par exemple, entre insinuation et observation.
- Jouer les victimes
Mettre notre mal être sur le dos des autres, les tenir responsables de ce que nous ressentons émotionnellement est le meilleur moyen de ne pas s’assumer !
Personne ne peut vous forcer à ressentir quoi que ce soit contre votre gré. Croire le contraire ne fera que vous freiner.
Les avantages d’une forte intelligence émotionnelle dans le monde du travail
L’IE se révèle très utile en entreprise à plusieurs niveaux.
En voici quelques exemples :
- Si l’IE fait partie des critères d’embauche, cela permet de sélectionner des candidats qui répondront mieux aux valeurs de l’entreprise
- Une personne ayant un bon QE aura une attitude plus positive dans les activités ou au niveau du fonctionnement. Elle acceptera plus facilement les « feed-back » constructifs et en fera un atout
- Un des grands enjeux actuels est le bien-être au travail. Celui-ci porte sur plusieurs aspects : environnement, ergonomie et matériel adéquat, mais aussi climat, état d’esprit, ambiance.
- Les personnes ayant une bonne IE contribueront à créer une dynamique d’ouverture, de bonne entente. Ils sauront envoyer des messages clairs et convaincants inspirer et guider des groupes, des personnes, initier ou gérer des changements, décoder leurs collègues, au besoin négocier et résoudre des conflits.
- L’IE se traduira aussi par de meilleures performances des employés. Ceux-ci s’adapteront plus facilement, réagiront mieux au stress, auront un meilleur esprit d’équipe.
- La personne dotée d’IE sera un atout pour le service à la clientèle car elle saura entendre, comprendre et répondre aux besoins des clients.
Souvent, dans les formations pour vous amener vers le succès, on va vous parler de :
- Plan d’affaire
- Objectif
- Publicité
- Réseaux sociaux
- Image de marque
- Étapes
- Etc…
Mais la plupart de ces approches oublieront l’Intelligence Émotionnelle ! Dommage…
Quand on sait que cela représente 70 % de la réussite, cela vaut la peine de s’y pencher.
Conclusion
L’IE est un très bel atout qui peut être bénéfique dans le monde du travail, comme je l’ai démontré plus haut mais également dans la vie de tous les jours, avec notre famille, nos amis, nos relations.
Ce qu’il y a de bien et de nouveau, c’est qu’il existe, maintenant, beaucoup de tests permettant d’évaluer son IE.
La plupart vont porter sur nos capacités à :
- Évaluer vos émotions
- Évaluer les émotions des autres
- Exprimer ses émotions
- Gérer ses émotions
- Gérer son impact sur les émotions des autres
- Utiliser ses émotions dans la résolution de problèmes
Cela permet de se situer et de savoir quel aspect de sa personnalité nous avons à développer, enrichir, augmenter.
- Être « simplement » intelligent ne suffit plus au jour d’aujourd’hui !
- Avoir 140 de QI ne permet pas de réussir sa vie s’il n’y a pas d’IE à la base.
Contrairement au QI, le QE est extrêmement malléable. Lorsqu’on entraîne son cerveau par la pratique répétée de comportements émotionnellement intelligents, il bâtit les réseaux nécessaires afin de les rendre automatiques.
Plus le cerveau consolide l’usage de ces nouveaux comportements, plus les connexions dont dépendaient nos habitudes néfastes disparaissent.
Vous commencerez vite à faire preuve d’intelligence émotionnelle en réaction à votre environnement, de manière tout à fait naturelle.
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