Depuis des jours…des semaines…des mois…nous sommes dans une situation anormale à cause de cette pandémie.
Personne n’a connu ça auparavant.
Et donc, les pays, les gouvernements, les services de santé, naviguent à l’aveugle.
Je pense qu’ils tentent de faire au mieux. En tout cas, je l’espère.
Ça n’empêche que
- Nous ne voyons pas vraiment le bout du tunnel,
- Les consignes paraissent parfois improvisées, mal ciblées, inadéquates, trop ou pas assez…
- L’évolution paraît aléatoire et incertaine
- La solitude, le manque de contacts, le confinement sont usants
- La confiance s’émousse. Les personnes s’interrogent sur tout et doutent, remettent en cause.
- Nous perdons notre motivation
Et je le comprends. Et il m’arrive aussi, j’avoue, de trouver ça long par moment.
Cela dit, avant de poursuivre, je voudrais rappeler que : « La critique est facile, l’art est difficile ». Et jamais, au grand jamais, je n’aurais aimé être chef d’un gouvernement durant cette période ! Donc, mon but ici n’est pas de critiquer ce qui est fait et comment c’est fait.
Je voudrais simplement parler du phénomène d’usure…
J’entends beaucoup autour de moi évoquer de la lassitude, du découragement et du ras-le bol.
Il est important de comprendre cet état afin de mieux le prévenir, car de plus en plus de personnes présentent des symptômes de santé mentale.
Ce sont pour moi comme des étapes vers un mal-être profond dont il faut absolument prendre garde.
Si l’on comprend le déroulement de cette évolution, nous pouvons réaliser que c’est un cercle vicieux.
Mais c’est aussi le moyen de mieux pouvoir l’enrayer, le stopper ou l’amoindrir.
Donc, commençons !
Les 3 étapes du phénomène d’usure mentale
1ère étape : la lassitude
Du fait des nouvelles données ad-nauseum, essentiellement négatives, rapportées sur un mode « catastrophe », ressassées à longueur de journées dans les médias, les gens ont commencé à développer du stress et à moins bien dormir : préoccupations, pensées en boucle, sentiment d’insécurité, voire cauchemars, insomnies…
Ce manque de sommeil ou ce mauvais sommeil a amené une fatigue et une perte d’énergie, créant de la lassitude…
Vous avez, cet abattement mêlé d’ennui, de découragement, de fatigue…
Une « drôle » de routine épuisante, sans fin, ni vraiment de réconfort.
Parallèlement, dans certains métiers, c’est la charge de travail qui s’est accentuée.
Pensez aux aides-soignantes, infirmières, médecins, préposées aux bénéficiaires, etc…
La fatigue, pour ne pas dire l’épuisement, fait des ravages au sein des « troupes ».
Avant cette lassitude pouvait nous arriver de manière ponctuelle, sur une courte période, souvent en lien avec des circonstances spécifiques. Aujourd’hui, c’est devenu le quotidien.
Du coup, c’est plus pesant. Le côté répétitif engendre une fatigue physique et mentale qui grandissent en parallèle.
2ème étape : le découragement
Et c’est à cette phase que le découragement se fait sentir, du fait de la durée, des résultats toujours incertains, d’une date de fin peu prévisible…
Il existe 4 facteurs reconnus du découragement :
- La fatigue
- La frustration
- La peur
- L’échec
La plupart d’entre nous sommes confrontés à au moins 3 des causes. Mais
certains « privilégiés » auront à subir les 4 !
Le sujet touché n’a plus la « flamme », l’enthousiasme, l’énergie.
Tout devient pour lui corvée, ennui, peu attrayant.
Il peut même perdre l’intérêt pour des activités qui auparavant le satisfaisaient.
En se sentant découragé, l’individu perd toutes perspectives ou bien elles se déforment, la pensée va de plus en plus loin, mettant l’accent sur toutes les choses qui le laissent mécontent, piégé psychologiquement.
Si la personne ne réagit pas, si elle se laisse aller, les symptômes vont s’accentuer et bientôt, il pourrait être question de dépression pour certains. Mais aussi de révolte, d’exaspération, d’impatience pour d’autres.
3ème étape : le ras-le-bol
Puis, lorsque le vase est plein, les gens atteignent le 3ème stade où ils en ont assez, sont excédés.
Ils sont plus impatients, à fleur de peau, réactifs.
Un rien peut les irrités.
Ils n’en peuvent plus, n’en veulent plus.
Ils sont exaspérés, en colère et entrent dans une phase où ils peuvent perdre le contrôle, devenir excessifs, violents, incontrôlables.
Ils ont tendance à rendre responsable, à mettre la cause de leurs réactions sur le gouvernement, le confinement, les voisins qui ne suivent pas les règles, ceux qui les suivent trop…
Et ils vont commencer à le montrer en ayant des actions, des gestes limites, en se révoltant.
Par exemple :
Sur un plan global, des manifestations se sont multipliées en Europe.
Des centaines de manifestants ont convergé à Bruxelles le 1er février pour protester contre les mesures de confinement, tandis que l’Europe ferme peu à peu ses frontières
La semaine d’avant, cinq villes néerlandaises, dont Rotterdam et Amsterdam, ont été le théâtre d’émeutes en marge des manifestations contre les restrictions de déplacement et le couvre-feu. Une dizaine de policiers ont été blessés, quelque 200 personnes arrêtées, des commerces ont été vandalisés – des chiffres choquants pour un pays peu habitué aux violences urbaines.
Au Québec, à Montréal, dix personnes ont été arrêtées et les policiers ont distribué 144 constats d’infraction lors d’une manifestation de plusieurs milliers de personnes. Elles protestaient contre les mesures sanitaires du gouvernement provincial dans ce qu’elles ont surnommé la « Marche des insoumis ».
Et dernièrement, le 13 avril, un rassemblement de quelques centaines de personnes dans le Vieux-Montréal a tourné au grabuge, les manifestants saccageant les vitrines de restaurateurs et de commerçants : vitres brisées, poubelles calcinées, devantures saccagées…
Sur un plan plus personnel :
Une recrudescence de violence va être constatée dans les familles et au niveau des couples : les enfants seront plus en danger ainsi que les femmes.
Au Québec, en 2021, des statistiques préliminaires en la matière montrent une augmentation de 45 % des accusations pour violence conjugale dans la province, doublée d’une hausse de 12 % des signalements de violence conjugale.
Mise en garde
Il est donc excessivement important de ne pas attendre lorsque nous ressentons ou voyons chez quelqu’un(e) des symptômes de découragement. Et encore plus, lorsqu’il s’agit du 3ème stade : le ras-le-bol.
Les conséquences pour nous et également pour notre entourage, peuvent être lourdes, dangereuses, et durer à long terme.
Sachez qu’il est toujours plus difficile de sortir d’un problème de santé mentale que d’y résister !
Le principe de : « il vaut mieux prévenir que guérir » prend toute sa valeur dans ce contexte.
Si nous ne pouvons pas empêcher la pandémie, le confinement et le couvre-feu qui vont avec, nous pouvons agir à notre niveau pour nous protéger le mieux possible des 3 phases et ne pas tomber dans les excès liés à l’usure mentale.
Ne laissez pas ce cercle vicieux se produire !
Les solutions pour lutter contre la lassitude, le découragement et le ras-le bol
Il y en plusieurs que j’ai déjà décrites dans certains de mes articles précédents.
Je vous invite à lire :
En voici quelques-uns en plus :
- Acceptez le découragement, mais forcez-le à partir !
Ne restez pas bloqué dessus ou dedans. Battez-vous contre lui. Ne le laissez pas vous envahir. Soyez vigilants !
- Utilisez le pouvoir du Kaizen
Kaizen signifie « amélioration continue ».
Des améliorations quotidiennes produisent des résultats durables qui, à leur tour, mènent à des changements positifs.
- Réorganisez votre vie.
Vous ne pouvez pas sortir ? Changez votre routine, organisez vos journées différemment.
- Recherchez de la passion dans votre quotidien.
Apprenez une nouvelle activité, découvrez-vous de nouveaux talents
- Vous faire aider en consultant un(e) thérapeute.
C’est notre expertise. Nous avons des outils, des approches, des méthodes qui peuvent vous soulager et vous permettre de traverser cette crise. N’hésitez à vous faire du bien en allant en thérapie.
Conclusion
Personne n’est à l’abri d’une lassitude, d’un découragement ou d’un ras-le-bol.
Par contre, chacun de nous a la possibilité de les contenir, les bloquer, en faire un déclencheur pour se donner d’autres possibles, une nouvelle vision, de nouveaux atouts.
Et si jamais vous manquiez de ressources, mon programme rebondir peut vous aider ! Alors n’hésitez pas à vous l’offrir.
Merci. Un article qui arrive à point. Ça m’a fait prendre conscience que je ce que je ressens est normal et que je peux y faire quelque chose. Merci!